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WINNEZEELE
Site non officiel par Didier VERHAEGHE
 

Le tir à l'arc

 


La pratique du tir à l'arc à la perche verticale reste très vivace à Winnezeele. Ce sport est issu d'une longue tradition que des fervents s'attachent à faire vivre au sein d'une société.
Le stand de tir à l'arc sur perche verticale ne passe pas inaperçu dans le paysage communal. Il est intégré dans le terrain de sports et permet aux amateurs de développer leur adresse dans un cadre agréable.
Ce tir est une tradition du Nord de la France. L'Union des associations des archers du Nord de la France compte près de 4000 membres au sein des 73 sociétés de la région Nord-Pas-de-Calais. Ces dernières portent souvent le nom de Saint-Sébastien, patron des archers.

Tir à la Perche verticale

 

Un peu d'histoire

Les sociétés de tireurs à l'arc et à l'arbalète, encore très nombreuses dans le Nord de la France et en Belgique, ont une origine très ancienne.
Il y avait à Winnezeele une société d'archers, sous l'invocation de Saint-Sébastien, instituée par les comtes de Flandre et dotée par D. d'Averoult, seigneur du lieu.
Les comtes de Flandre et les ducs de Brabant les instituèrent pour la défense du pays et elles furent appelées "serments" à cause du serment que chaque membre devait prêter à l'autorité de laquelle il relevait. Seuls, les hommes de moralité parfaite étaient admis dans la société et une faute grave entraînait l'exclusion.
Les archers et arbalétriers jouissaient de divers privilèges, dont l'exemption pour la vie de toutes failles, guet, gardes.
Ils recevaient de l'échevinage un salaire et on suppose qu'ils avaient une retraite.
En temps de paix, ils continuaient à s'exercer en tirant à la perche ou au berceau.
Chaque société possédait un roi, un connétable, un capitaine et un porte-drapeau. La royauté s'obtenait par adresse et se renouvelait tous les ans (tir du roi), à moins que le titulaire n'obtienne le titre de nouveau, en abattant le "papegeay". Les jeux s'ouvraient le 1er mai et se terminaient vers la fin octobre.
Les premiers coups étaient tirés par des personnes de marque. Les sociétés organisaient assez souvent des concours et des fêtes splendides avaient lieu à cette occasion. Ils étaient parfois accompagnés de ménestrels rétribués par l'échevin.
Aujourd'hui, l'organisation des sociétés actuelles n'est pas très différente et généralement en Mai a lieu le tir du roi. Un bariquet est servi et le roi y reçoit soit un couvert d'argent, soit un plat en étain sur lequel sera gravé son nom et la date du jour où il a acquis son titre.
Ordinairement en septembre, on tire le prix du roi, c'est à dire que le roi offre des prix d'une valeur égale au présent qu'il a reçu.
Celui qui est roi trois fois de suite, ce qui est rare, est proclamé empereur.

Les règles du jeu

Le jeu consiste à abattre des cibles, appelées oiseaux, situées en haut d'une perche mesurant environ 30 mètres, les premières cibles se trouvant à 28 mètres du sol.
On appelle ces cibles "oiseaux" car elles sont constituées de plumes multicolores plantées sur un bout de bois en forme de bouchon. Ces oiseaux sont embrochés sur des grilles étagées dont le nombre est variable, 7 en moyenne. On trouve ainsi de bas en haut les petits oiseaux, l'étage inférieur, l'étage intermédiaire, l'étage supérieur et tout en haut l'oiseau principal encore appelé "Honneur ou Coq ou Papegeay".
Ce sport se pratique avec un arc, généralement en fibre de verre, développant une force de 20 kg en moyenne qui lance des flèches de 80 cm. Ces dernières peuvent atteindre la hauteur de 50 à 60 mètres.

Archer en action Flèches et Oiseaux


Saint-Sébastien

Dans la religion chrétienne catholique, 22 saints et saintes sont associés à des emblèmes comprenant l'arc ou la flèche. Pour trois d'entre eux, cette association rappelle leur supplice : St Edmond, Ste Ursule et St Sébastien.
Né probablement à Milan (ou Narbonne selon les auteurs), Sébastien est martyrisé à Rome et enseveli dans une catacombe sur la Via Appia, près de la basilique qui porte son nom.
À partir de là, la légende exposée dans les Actes de Sébastien (Ve siècle) a largement brodé. Enrôlé à Rome vers 283, Dioclétien le nomme commandant de la garde prétorienne, sans savoir que Sébastien est chrétien.
Il ne cache pas son activité de prosélyte : il est arrêté et condamné à mourir sous les flèches de deux soldats.
Laissé pour mort il est recueilli et soigné par Irène, veuve du martyr Castalus.
Guéri, il va défier l'empereur qui le fait lapider (ou bastonner) à mort.
Sous le règne de Charles le Chauve (840-877), l'évêque de Soissons fait le vœu de faire venir des reliques de Saint-Sébastien dans son diocèse. Pour ce faire, il arme chevaliers les archers de la Compagnie de Soissons et les charge de cette mission. Cette chevauchée accomplie par des archers à vocation de fantassins, rapportant des reliques aux abbayes de Saint-Médard et de Saint-Waast, est à l'origine de la "Chevalerie de l'Arc".
Saint-Sébastien est bien évidemment le saint patron des archers. Traditionnellement, un tir est organisé autour du 20 janvier par chaque club ou compagnie.
(D'après Gaston Duchet-Suchaux, Michel Pastoureau - La Bible et les saints, guide iconographique - Flammarion, et Robert Roth - Histoire de l'Archerie - Max Chaleil éd.).

Saint Sébastien


Toxophile, Toxophilite

Nom masculin : Celui qui aime, étudie ou pratique l'archerie.

Du Grec phile qui aime, qui affectionne, et toxon qui possède plusieurs sens :

  • l'arc et les flèches;
  • les flèches seules;
  • le tir à l'arc;
  • l'arc-en-ciel (sens tardif).

 

Arc et Carquois